Cultiver son potager

Groseillier à maquereau
Botanique
Nom français : Groseillier à maquereau
Nom latin : Ribes uva-crispa
Famille : Grossulariacées
Origine : Europe, Asie tempérée
Cycle : arbuste à feuilles caduques
Rusticité :
Au jardin
Besoins en eau : arrosage modéré
Exposition : soleil à mi-ombre
Sol : frais et bien drainé
Plantation : automne ou printemps
Récolte : été
Le groseillier à maquereau, souvent méconnu du grand public, est pourtant un arbuste fruitier d'une grande valeur dans le jardin. Avec ses baies juteuses et acidulées, il a su traverser les siècles sans jamais vraiment quitter les potagers traditionnels. Longtemps cantonné à une utilisation culinaire bien spécifique — notamment en accompagnement du poisson maquereau, d'où il tire son nom commun — il connaît aujourd’hui un regain d’intérêt auprès des amateurs de biodiversité, de permaculture, et de saveurs authentiques.
Ce petit arbuste rustique, qui ne paye pas de mine au premier abord, offre pourtant de nombreux atouts : une facilité de culture remarquable, une bonne résistance au froid, et une production généreuse même sur des sols moyens. Il est idéal pour les jardiniers débutants comme pour les passionnés à la recherche de fruits anciens à redécouvrir.
Un arbuste aux racines anciennes
Originaire d'Europe et d'Asie occidentale, Ribes uva-crispa est cultivé depuis des siècles pour ses baies riches en vitamine C, en fibres et en antioxydants. Dès le Moyen Âge, il faisait partie intégrante des jardins monastiques et paysans, tant pour ses vertus médicinales que pour son intérêt culinaire. On le retrouve aujourd’hui dans de nombreuses variétés, allant du vert pâle au rouge foncé, chacune ayant son caractère propre : plus ou moins sucrée, acidulée, ou parfumée.
Son nom latin fait allusion à la forme de ses feuilles ("uva" = raisin, "crispa" = frisé), et sa culture s’est étendue au fil du temps dans toute l’Europe du Nord, notamment au Royaume-Uni, où il connaît une véritable popularité. Les jardiniers anglo-saxons l’utilisent aussi bien en haie libre, en massif qu’en espalier.
Une culture simple pour une belle récompense
L’une des grandes forces du groseillier à maquereau réside dans sa rusticité : capable de supporter des températures très basses (jusqu’à -20°C), il se plaît particulièrement dans les climats tempérés à frais. Il préfère une exposition ensoleillée ou légèrement ombragée, et n’exige pas un sol particulièrement riche, tant qu’il est bien drainé. Cela en fait un candidat parfait pour les jardins naturels ou les vergers familiaux.
Sa croissance lente mais régulière permet un entretien modéré : une taille légère annuelle, un peu de compost au pied, et une surveillance occasionnelle pour éviter l’oïdium ou les attaques de pucerons suffisent à garantir une belle récolte. En retour, l’arbuste produit chaque année plusieurs kilos de fruits au goût unique, parfaits pour les confitures maison, les tartes d’été ou les sauces aigres-douces.

Mes variétés préférées de groseillier à maquereau
Il existe différentes variétés de groseilliers à maquereau, chacune ayant ses caractéristiques propres. Voici quelques exemples :
- Groseille verte : Produit des baies vertes translucides, parfois appelées "groseilles à l'œil-de-perdrix". Elles sont moins acides que les variétés rouges.
- Groseille rouge : Les baies sont de couleur rouge vif, avec une saveur acidulée caractéristique.
- Groseille jaune : Les baies sont jaunes, sucrées et moins acides que les variétés rouges.
Conditions idéales de culture
Pour obtenir un groseillier à maquereau en pleine forme et bien productif, il est essentiel de lui offrir un environnement adapté. Voici les principaux critères à respecter :
- Exposition : Il apprécie une situation ensoleillée, mais supporte aussi la mi-ombre, surtout dans les régions chaudes. Le soleil favorise la maturation et la saveur des fruits.
- Sol : Privilégier un sol frais, profond et bien drainé. Il aime les terres riches en humus, légèrement acides à neutres (pH entre 6 et 7). Évitez les sols trop lourds ou gorgés d’eau.
- Climat : Le groseillier est rustique et supporte le froid hivernal (jusqu’à -20°C). Il se développe particulièrement bien dans les climats tempérés ou frais, avec des étés modérément chauds.
Planter un groseillier à maquereau
La réussite du groseillier à maquereau commence dès la plantation. Bien installé, il peut produire des fruits savoureux pendant 10 à 15 ans, voire plus. Voici comment mettre toutes les chances de votre côté.
Quand planter ?
Le meilleur moment pour planter un groseillier à maquereau dépend du type de plant :
- En racines nues : Préférez une plantation à l’automne, entre octobre et décembre. Cela permet au système racinaire de s’installer tranquillement avant la reprise végétative du printemps. Les racines auront ainsi plus de force pour soutenir la croissance.
- En conteneur : Ces plants peuvent être installés à tout moment de l’année, sauf en cas de gel ou de fortes chaleurs. Le printemps ou l’automne restent les périodes idéales, car l’humidité naturelle du sol réduit les besoins en arrosage et le stress pour la plante.
Préparer la plantation
Une bonne préparation du terrain est essentielle pour assurer un enracinement profond et une croissance harmonieuse.
- Choisir l’emplacement : Installez votre groseillier dans un endroit ensoleillé à mi-ombragé, à l’abri des vents forts, sur un sol bien drainé. Évitez les zones trop humides ou compactées.
- Amender le sol : Le groseillier aime les terres riches en matière organique. Avant la plantation, incorporez du compost mûr ou du fumier bien décomposé dans le trou de plantation.
- Creuser un trou généreux : Un trou de 40 à 50 cm de large et de profondeur est recommandé. Cela permet aux racines de bien se développer dès les premières semaines.
- Positionner le plant : Placez le groseillier de manière à ce que le collet (la base du plant, là où partent les premières branches) soit au niveau du sol. Si le plant est greffé, veillez à ce que le point de greffe soit au-dessus du sol.
- Reboucher et arroser : Replacez la terre en tassant légèrement à chaque couche. Arrosez abondamment juste après la plantation, même si le sol est humide : cela permet d’éliminer les poches d’air autour des racines.
- Pailler : Installez un paillage organique (feuilles mortes, tonte de gazon sèche, paille, BRF) autour du pied pour conserver la fraîcheur du sol et limiter la pousse des mauvaises herbes.
Espacement
Laissez 1,2 à 1,5 m entre chaque plant, voire 2 m si vous les cultivez en ligne, pour faciliter l’entretien, la taille et la récolte.

Entretenir un groseillier à maquereau
Le groseillier à maquereau demande peu d’entretien, mais quelques gestes simples permettent de maintenir la plante en bonne santé et d’assurer une production régulière et abondante de fruits.
Arrosage
Pendant les deux premières années, un arrosage régulier est important, surtout en période sèche. Une fois bien installé, le groseillier est plutôt tolérant à la sécheresse, mais un sol frais en été favorisera une bonne fructification et des fruits plus juteux.
- En période de chaleur ou de sécheresse prolongée, pensez à arroser copieusement une fois par semaine.
- Évitez d’arroser le feuillage, surtout le soir, pour limiter les risques de maladies fongiques.
Paillage
Le paillage est un allié précieux :
- Il garde l’humidité du sol,
- Limite la concurrence des mauvaises herbes,
- Protège les racines du froid en hiver et de la chaleur en été.
Utilisez des matériaux naturels comme la paille, le compost, les feuilles mortes ou le broyat de branches. Renouvelez le paillage chaque année au printemps ou à l’automne.
Fertilisation
Le groseillier n’est pas très exigeant, mais il apprécie un sol riche :
- Apportez chaque automne une bonne pelletée de compost bien mûr ou un peu de fumier décomposé au pied.
- Au printemps, un engrais organique équilibré (type "petits fruits" ou "potasse naturelle") peut stimuler la floraison et la mise à fruit.
Évitez les engrais trop azotés qui favorisent le feuillage au détriment des fruits.
Tailler un groseillier à maquereau
La taille du groseillier à maquereau est essentielle pour garder une plante saine, bien aérée, et surtout productive. Une bonne taille permet de favoriser la fructification sur les jeunes rameaux, tout en limitant les maladies. Elle s’effectue principalement en hiver, quand la plante est au repos.
Quand tailler ?
- Taille principale : En hiver, entre janvier et février, hors période de gel. Cela permet à la plante de cicatriser avant la reprise de la végétation.
- Taille d’été (facultative) : Après la récolte, vous pouvez effectuer un léger nettoyage : suppression des rameaux abîmés ou gênants, pour aérer le centre.
Les objectifs de la taille
- Favoriser la production de fruits : les fruits se forment surtout sur les rameaux de 1 à 3 ans.
- Éviter l’enchevêtrement : en aérant le cœur de la plante, on limite les maladies et on facilite la cueillette.
- Stimuler la croissance de jeunes pousses : ce sont elles qui porteront les fruits des années suivantes.
Comment tailler ?
- Commencer par le nettoyage : Supprimez les bois morts, malades ou cassés, ainsi que les branches qui croisent ou poussent vers l’intérieur.
- Éclaircir le centre de la plante : Retirez les branches trop nombreuses ou trop proches du sol. L’objectif est d’aérer la touffe, en gardant une forme en gobelet, bien ouverte.
- Rajeunir les rameaux : Coupez à la base quelques vieilles branches (plus de 4 ans) pour favoriser l’apparition de jeunes pousses vigoureuses.
- Raccourcir les jeunes rameaux : Taillez légèrement les rameaux de l’année (1/3 de leur longueur) pour stimuler leur ramification.
Taille de formation (les 3 premières années)
Durant les premières années après la plantation, orientez la croissance pour former une structure équilibrée :
- Gardez 4 à 6 branches principales bien réparties autour du pied.
- Supprimez les pousses faibles ou mal placées.
- Formez une silhouette aérée, en forme de gobelet ou de buisson ouvert.
Cultiver le groseillier à maquereau en pot
Le groseillier à maquereau peut être cultivé en pot, mais il faut prendre en compte quelques considérations pour assurer sa croissance.
Optez pour un pot suffisamment grand, d'au moins 40 cm de diamètre et de profondeur, pour permettre au système racinaire de se développer correctement. Utilisez un mélange de terreau de qualité pour arbustes fruitiers. Assurez-vous qu'il soit bien drainé pour éviter la stagnation d'eau dans le pot. Placez le pot dans un endroit ensoleillé à mi-ombre, car le groseillier à maquereau a besoin de lumière pour une bonne production de fruits.
Entretien
Les pots ont tendance à sécher plus rapidement que le sol en pleine terre. Arrosez régulièrement pour maintenir le substrat légèrement humide, mais évitez l'excès d'eau pour prévenir la pourriture des racines. Fertilisez le groseillier à maquereau en utilisant un engrais équilibré ou un engrais spécifique pour arbustes fruitiers. Lisez toujours les recommandations du fabricant.
Taille
Comme l'espace dans un pot est limité, il peut être nécessaire de tailler légèrement l'arbuste pour contrôler sa taille et encourager une meilleure croissance.
Protection hivernale
Si vous vivez dans une région où les hivers sont rigoureux, assurez-vous de protéger le pot contre le gel en l'isolant avec de la paille ou en le plaçant dans un endroit abrité.
Il est important de noter que la culture en pot peut limiter la taille de l'arbuste et influencer la quantité de fruits produits. Cependant, avec les soins appropriés et une sélection adaptée de variétés plus compactes, vous pouvez cultiver avec succès le groseillier à maquereau dans un pot sur votre balcon, terrasse ou tout autre espace limité.
Bonnes et mauvaises associations
Comme beaucoup de plantes cultivées, le groseillier à maquereau bénéficie de certaines plantes compagnes qui favorisent sa croissance ou éloignent les parasites, tandis que d'autres peuvent lui nuire en créant trop de concurrence ou en attirant les mêmes maladies.
Bonnes associations
- Ail, oignon, ciboulette : Ces plantes ont un effet répulsif naturel contre les pucerons et les maladies fongiques. Elles peuvent être plantées au pied du groseillier sans nuire à ses racines.
- Capucine : Très utile en tant que plante-piège pour les pucerons. Elle attire les parasites loin du groseillier et embellit le pied de l’arbuste.
- Souci, œillet d’Inde : Plantes mellifères et protectrices qui attirent les insectes auxiliaires (coccinelles, syrphes) et répulsent certains insectes nuisibles.
- Fraises : Leur faible encombrement au sol permet une cohabitation facile au pied du groseillier, sans gêner la lumière ou la circulation de l’air.
- Autres petits fruits (cassissier, framboisier) : Bonne complémentarité au verger, tant que chaque pied dispose de suffisamment d’espace pour respirer et se développer (1,5 m recommandé).
Mauvaises associations
- Plantes de la famille des Solanacées (tomates, pommes de terre, aubergines) : Elles sont sensibles aux mêmes maladies cryptogamiques (oïdium, mildiou) et peuvent créer une concurrence racinaire trop forte.
- Noisetier, noyer, grands arbres à racines étalées : Ils apportent trop d’ombre et de concurrence pour l’eau et les nutriments.
- Menthe : Bien qu’aromatique, la menthe est envahissante et peut rapidement étouffer les jeunes groseilliers si elle n’est pas contenue.
- Herbes trop vigoureuses (graminées, chiendent) : Elles appauvrissent le sol et gênent la croissance du groseillier s’il n’est pas bien paillé.
Un bon compagnonnage favorise un écosystème sain et résilient autour du groseillier, ce qui limite naturellement les maladies et augmente les rendements.
Problèmes durant la culture
Même s’il est plutôt rustique et facile à cultiver, le groseillier à maquereau peut être sujet à certaines maladies et attaques de parasites, surtout en cas d’humidité excessive ou de plantation trop serrée. Une bonne surveillance et quelques gestes préventifs permettent généralement de les éviter ou de les maîtriser rapidement.
Maladies courantes
- Oïdium (maladie du blanc) : Apparaît sous forme d’un feutrage blanc sur les jeunes feuilles, les tiges et les fruits. Il peut déformer les rameaux et nuire à la récolte. Prévention : aérez bien la plante par une taille régulière, évitez d’arroser le feuillage. Traitement : pulvérisations de décoction de prêle.
- Anthracnose : Petites taches brunes ou noires sur les feuilles, qui finissent par jaunir puis tomber prématurément. Prévention : ne pas arroser le feuillage, ramasser les feuilles mortes à l’automne. Traitement : décoction de prêle ou bouillie bordelaise au début du printemps.
- Rouille : Taches orangées sur les feuilles, généralement sur la face inférieure. Traitement similaire à celui de l’anthracnose.
Ravageurs fréquents
- Tenthrède du groseillier : Petites chenilles vertes rayées de noir qui dévorrent les feuilles très rapidement. Surveillance : inspectez régulièrement le feuillage au printemps et à l'été. Intervention : ramassez les chenilles à la main ou utilisez un insecticide naturel (type pyrèthre végétal en dernier recours).
- Pucerons : Présents surtout au printemps, ils déforment les jeunes pousses et affaiblissent la plante.
Traitement : savon noir dilué, infusion d’ail, ou installation de plantes compagnes (capucines, œillets d’Inde). Favoriser la présence de coccinelles et syrphes. - Gale du groseillier : Gonflements irréguliers sur les tiges ou les bourgeons, causés par un acarien.
Solution : couper et brûler les parties atteintes, favoriser la rotation des cultures et éviter les excès d’humidité.
Prévenir plutôt que guérir
- Plantez dans un sol bien drainé et en situation aérée.
- Pratiquez la rotation des cultures et évitez de replanter un groseillier au même endroit sans amélioration du sol.
- Taillez régulièrement pour favoriser la circulation de l’air.
- Apportez du compost pour renforcer la santé de la plante et son système immunitaire naturel.

Quand récolter les groseilles à maquereau
La récolte des groseilles à maquereau se fait généralement en été, lorsque les baies sont bien colorées et détachent facilement de la tige. Utilisez vos doigts pour les cueillir délicatement ou coupez les grappes entières à l'aide de ciseaux.
Les groseilles à maquereau peuvent être consommées fraîches, utilisées dans des confitures, des pâtisseries ou encore congelées pour une utilisation ultérieure.
La conservation des groseille
Les groseilles se conservent au réfrigérateur pendant quelques jours. Si vous souhaitez prolonger leur durée de conservation, vous pouvez les congeler. Pour ce faire, rincez et égouttez les baies, puis disposez-les sur un plateau au congélateur avant de les transférer dans des sacs de congélation.
Un petit fruitier plein de ressources
Le groseillier à maquereau, avec son allure discrète et ses baies acidulées, mérite largement sa place dans nos jardins. Rustique, facile à entretenir, peu exigeant, il récompense le jardinier attentif par de belles récoltes, souvent dès la deuxième année. Que ce soit en haie fruitière, en bordure de potager ou dans un coin mi-ombragé du verger, il s’adapte facilement et demande peu pour offrir beaucoup.
Ses fruits, riches en vitamines et en saveurs, se prêtent à de nombreuses utilisations : confitures, tartes, gelées, coulis ou même sauces salées originales. En adoptant quelques bons gestes – plantation soignée, paillage, arrosage raisonné, taille annuelle – et en veillant à ses besoins spécifiques, tu profiteras d’un arbuste généreux et durable. Un excellent choix pour qui veut allier simplicité, biodiversité et plaisir de cultiver ses propres fruits.
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